Par : Chengeta Wildlife 13 novembre 2014

Braconnage Nations Unies

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Écrit par Rory Young

Quelques personnes se sont réunies en Guinée pour faire quelque chose qui ne fait pas les gros titres et qui coûte très peu, mais qui est pourtant le moyen le plus évident de prévenir les épidémies futures.

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Malheureusement, toutes les grandes nouvelles portent sur les milliards de dollars dépensés pour vaincre l'épidémie et trouver un remède et, plus malheureusement encore, presque tout l'argent est consacré à traiter l'effet et non la cause. Les gens ont pour la plupart oublié que ce virus a pour origine une chauve-souris braconnée et dépecée dans des conditions peu hygiéniques et qui a infecté la première victime, un enfant de deux ans en Guinée.

Pendant que le monde consacre des milliards à la production d'un vaccin, trente hauts fonctionnaires du ministère des Eaux et Forêts, ainsi que des représentants d'autres forces de l'ordre, suivent la première formation anti-braconnage jamais organisée en Guinée, afin de devenir eux-mêmes des formateurs anti-braconnage, pour pouvoir à leur tour former cinq cents autres hommes le plus rapidement possible. Cela coûtera environ un millionième du coût de production des vaccins. Littéralement.

Si les vaccins sont importants, il faut aussi faire ce qui est évident : apprendre aux gens à ne pas manipuler les chauves-souris et les autres animaux et mettre un terme au commerce illégal de viande de brousse.

Ce n'est pas la première fois que des maladies provenant d'animaux braconnés ou capturés illégalement mettent les services de santé du monde entier en ébullition. Il y en a eu beaucoup d'autres, notamment le VIH/sida, le SRAS, la grippe aviaire et le virus de Marburg, toutes directement liées au braconnage ou au commerce d'animaux sauvages captifs. Qu'est-ce qui est le moins cher ? Prévenir de telles épidémies en protégeant notre environnement et nos populations les unes des autres ou dépenser davantage en traitements ?

Il y aura également beaucoup d'autres épidémies nouvelles et mortelles, tant que le monde continuera à ne rien faire, ou presque, pour lutter contre l'abus continu et irréfléchi de l'environnement. Ce n'est pas une chose dont le monde peut se détourner. De même qu'Al-Qaïda s'est introduit dans le salon de tous les Américains depuis l'autre bout du monde et leur a arraché le cœur, de même la tragédie attaquera de loin, encore et encore, dans le monde entier, sous la forme de maladies qui attendent tranquillement l'occasion de trouver de nouvelles victimes sans méfiance.

La formation globale a été financée par le Bureau des Nations Unies pour les services d'appui aux projets et l'Union européenne, et le formateur a été fourni par Chengeta Wildlife et Lion ALERT. Je suis le formateur et je suis en Guinée en ce moment même, travaillant avec l'UNOPS et le gouvernement guinéen, pour préparer l'équipement, les protocoles de sécurité et la logistique nécessaires pour me rendre dès que possible au Parc National du Haut Niger et commencer la formation.

Il s'agit d'un cours intensif qui durera cinq semaines et couvrira tous les aspects de la protection de la faune sauvage. Les agents suivront une période de cours théoriques, puis une formation pratique et enfin une formation "in ops" sur le terrain. Il s'agit d'un mir

Certains diront qu'il est trop tard, mais ils ne savent pas ce qui se cache ailleurs. Si nous ne protégeons pas notre environnement, nous aurons gaspillé l'avertissement que constitue l'épidémie actuelle. La prochaine fois sera pire parce qu'elle sera différente. La nature nous avertit, nous devons l'écouter et agir en conséquence.

Notre travail a été financé par des dons privés de personnes normales. Pas de célébrités. Pas de milliardaires.